Candide en terre sainte
Régis Debray
Président d'honneur de l'Institut européen des sciences des religions
auteur en 2002 d'un rapport sur "l'enseignement du fait religieux dans l'école laïque".
« D’après les Évangiles, et dans sa courte vie tant cachée que publique, le Galiléen s’est rendu, sans visa ni carte d’identité, en Israël, Palestine, Jordanie, à Gaza, au Liban, en Égypte et en Syrie. Je me suis faufilé dans tous ces pays : il y faut plus qu’un passeport et des détours. Jésus pouvait traverser la mer de Génésareth, aller "au-delà du Jourdain", et revenir le lendemain sur l’autre rive. Ce n’est plus possible. Aussi ce voyage d’un flâneur des deux rives n’a-t-il pu s’effectuer d’un seul trait.
C’est un pari que de refaire l’itinéraire de Jésus à travers le Proche-Orient d’aujourd’hui, pour observer comment juifs, chrétiens et musulmans vivent à présent leur foi. Les surprenantes et souvent rebutantes vérités qui se dévoilent en Terre sainte ont valeur d’avertissement. Plus qu’un voyage au bout de la haine, ce carnet de route peut servir à la connaissance du monde profane tel qu’il va. Tout à la fois témoignage, chronique et méditation, l’enquête peut dès lors se lire comme un pèlerinage au cœur de l’homme, qu’il soit croyant ou agnostique, d’ici ou de là-bas. »
Régis Debray.
Régis Debray participait ce matin à l'émission du 7/10 sur France Inter à propos de la nouvelle polémique, qu'engendre la nouvelle (et oui encore une) idée de Notre Président à propos de faire partager à des enfants de CM2 la mémoire d'un enfant juif mort pendant la guerre.
Faire connaître et ccomprendre l'histoire, est une chose et une très bonne chose, en revanche demander à des enfants de partager la mémoire d'un être disparu, je pense que ce concept n'est pas concevable et même plus plus tôt morbide.
Et jusqu'où peut aller ce type de concept ? quelles sont les autres "communautés" ayant elles mêmes vécues des atrocités, qui ne souahiteraient pas également avoir ce type de "re-connaissance" ?
La commauté juive a t-elle été sollicitée pour avis ? NON.
Le Président ne s'encombre de ces principes ! !
Tout ça pour dire que ce livre et son auteur peuvent donner un éclairage pertinent sur l'idée du partage de la mémoire de la shoah :
Le projet de Nicolas Sarkozy de "confier la mémoire" d'un enfant victime de la Shoah à chaque écolier français a suscité une controverse immédiate.
Le philosophe-historien Régis Debray trouve l'idée belle en soi mais très déplacée, car elle est plus émotionnelle que pédagogique.
Le devoir de mémoire ne peut pas être une obligation scolaire. « Je crains l’escalade des mémoires communautaires » a-t-il ajouté.
La République est à tous !
Quand un politique parle de religieux, il fait de la politique, pas de la théologie.
L’idée de laïcité implique de la puissance publique, un devoir d’abstention ou alors cela rentre dans le cadre d’une « privatisation » de la fonction publique.
Il s'est dit inquiet pour la laïcité à la française "quand je vois un représentant de la République exalter les croyances religieuses plutôt que les autres croyances, (comme celle de la patrie par exemple…) et plus inquiet encore de la montée des communautarismes".